Dans Les Cahiers des ICC 2025, Béatrice Bauwens, Directrice de la Post-Production de MPC à Paris et Liège, partage son analyse sur l’impact croissant de l’intelligence artificielle dans le domaine des effets visuels (VFX). Pour elle, l’IA marque une nouvelle étape dans l’évolution d’un art qui puise ses racines chez Georges Méliès, et qui, depuis toujours, repousse les frontières du réel.
Loin de remplacer les techniques traditionnelles, l’IA vient enrichir les méthodes existantes, ouvrant la voie à un environnement de création hybride. Cette hybridation, comme l’explique Béatrice Bauwens, transforme profondément les workflows : « Ce que cela va changer, c’est le workflow, un concept auquel je suis très attachée. »
Parmi les cas d’usage évoqués : la génération d’images photoréalistes, l’amélioration des simulations en CGI, ou encore la création d’éléments à partir de simples prompts textuels. L’IA se révèle également un outil précieux pour la prise de décision, l’optimisation des plannings et la fluidification de la communication entre les équipes.
Mais l’enjeu reste avant tout artistique. « Ce n’est pas parce que tout le monde peut faire un film avec un iPhone que tout le monde fait un film avec un iPhone », rappelle-t-elle. Derrière chaque outil, aussi puissant soit-il, se trouvent une intention, une vision, un regard. L’IA, si elle permet de repousser les limites du réalisable, ne remplace ni la sensibilité du réalisateur, ni la maîtrise des artistes VFX.
Béatrice insiste également sur la responsabilité des jeunes talents : apprendre à manier ces nouveaux outils, en comprendre les limites, et surtout garder le contrôle créatif. Une vision exigeante mais optimiste d’un avenir où technologie et imagination s’allient pour donner naissance à des récits toujours plus ambitieux.
