Synopsis
Ariane Felder est une juge de la quarantaine un peu coincée, célibataire et totalement réticente à l’idée de fréquenter des hommes. Lors du réveillon du premier de l’an, forcée par ses collègues de travail, elle boit plus que de raison et perd le contrôle d’elle-même. Six mois après, elle découvre qu’elle est enceinte, mais ne connait pas l’identité du père. Elle découvre stupéfaite que le père de son enfant n’est autre que Robert Nolan, célèbre criminel.
Sorti en 2013, 9 mois ferme d’Albert Dupontel marquait la troisième collaboration entre Mikros Image et le réalisateur, après Enfermés dehors (2006) et Le Vilain (2009). Si le film ne repose pas sur la surenchère d’effets numériques, il n’en demeure pas moins qu’environ 350 plans ont nécessité une intervention VFX, sous la supervision de Cédric Fayolle.
Le studio a accompagné Albert Dupontel tout au long du tournage et de la post-production pour donner vie à un univers à la fois burlesque, technique et poétique : fidèle à la patte singulière du cinéaste.

Pour 9 mois ferme, le réalisateur est arrivé avec un storyboard extrêmement précis et une vision claire du rythme et du découpage technique. Les discussions entre le réalisateur, le superviseur VFX et l’équipe de tournage se sont faites très en amont, avec une préparation minutieuse des mouvements de caméra et des dispositifs nécessaires à chaque plan truqué.
Le film s’ouvre sur un plan-séquence dans le Palais de Justice de Paris, où un ballon s’échappe par une fenêtre avant de flotter au-dessus de la cour et de venir se poser sur une autre fenêtre du bâtiment.
Ce plan, faussement continu, a nécessité la combinaison de trois prises de vues — steadicam, drone et tournage en intérieur — reliées par un travail de compositing et d’extensions de décor en 3D matte painting. Le ballon, quant à lui, a été entièrement recréé en CGI pour garantir une trajectoire fluide et poétique.
Les VFX du film se situent souvent au croisement du réalisme et de l’absurde, à l’image de l’univers de Dupontel. Certaines séquences volontiers gore ont été volontairement exagérées pour accentuer leur dimension comique, tandis que d’autres, comme celle de l’échographie, ont demandé une grande justesse.

L’un des moments les plus marquants du film est la séquence du bébé en full CG.
Ce plan, long et chargé d’émotion, a mobilisé une équipe restreinte mais très expérimentée : modélisation sous Mudbox, animation sous Maya, rendu sous Arnold et particules sous Nuke.
« C’était un plan délicat, car il devait susciter l’émotion sans verser dans le pathos, » confie le superviseur. « Nous avons travaillé sur deux stades de développement du fœtus, avec une animation riche en micro-mouvements pour rendre le souffle et la vie. »

Autre terrain de jeu pour les équipes de Mikros : les fausses émissions télévisées et les bannières d’information qui parsèment le film.
Les artistes ont recréé les codes graphiques de différentes chaînes — françaises, britanniques et américaines — en jouant avec leurs identités visuelles tout en y glissant des touches d’humour.
Les séquences ont été tournées sur fond vert, puis intégrées sous After Effects et Nuke. Si les textes défilants et les gags visuels ont souvent été imaginés par Dupontel lui-même, les équipes VFX ont pu y apporter leur créativité et leur sens du détournement.
Toute la post-production s’est déroulée dans les locaux de Mikros Image à Levallois-Perret.
Une équipe d’une dizaine d’artistes a alterné travail en petits groupes et séquences dédiées — “ouverture”, “bébé”, “TV” — pour optimiser le flux de production.
Le projet a été coordonné par Marie Castries (VFX Producer) et Manon Lebas (VFX Coordinator), avec Nicolas Rey (CG Supervisor), Christophe Courgeau (Matte Painting) et les leads compositing Nicolas Borens et Damien Hurgon.